L’écrivain que des lycéens de Haute-Somme ne voulaient pas lire

Plusieurs élèves de 1ère d’un lycée public ont refusé de lire des extraits du livre « Le porteur de cartable ». Rejeté, le romancier franco-algérien est atterré.

« refusé de lire », rappelle l’écrivain.

Article publié le 05/10/2018 par www.courrier-picard.fr

L’ignorance peut vite déboucher sur l’intolérance. C’est la première leçon de cette sombre histoire survenue dans un lycée de l’est de la Somme fin septembre.

Lors « d’un parcours de lecture », selon le jargon de l’Éducation nationale, plusieurs élèves d’une classe de 1ère ont refusé de lire des extraits du livre « Le porteur de cartable », roman de Akli Tadjer qui se déroule pendant la guerre d’Algérie. Un livre que Caroline Huppert avait même adapté pour le cinéma.

«  Il y a eu une levée de boucliers de certains élèves car l’auteur n’est pas Français (j’aimerais qu’ils écrivent le Français comme vous…), l’histoire ne concerne pas la France (ils ne savaient pas que l’Algérie avait été française) et il y a du vocabulaire en arabe… (sic) Un élève a refusé de lire pour ne pas prononcer le nom « Messaoud ». J’ai dû l’exclure  », a expliqué la professeure de français dans un mail adressé à l’écrivain.

Des réflexions vraiment racistes

L’enseignante a été abasourdie par le positionnement de quelques-uns de ses élèves. Dans le même mail, elle déplore « (…) des réflexions vraiment racistes : j’ai fait un rappel à la loi et soi-disant des parents vont venir à la réunion parents-profs m’en parler. (Pour une fois, ils viendraient !)  ».