Il s’agit donc d’expliquer le modus operandi salafiste visant sa propre diffusion transnationale ainsi que les mécanismes insidieux permettant le passage du discours théorique d’exclusion et de diabolisation à l’acte violent. Bien évidemment, cette compréhension, si elle est la base de toute lutte efficace n’en est pas moins lucide: le risque 0 est inatteignable, mais ce constat ne doit pas pour autant nous pousser à faire l’économie de l’analyse de cette nouvelle tendance totalitaire. Se voiler la face, reviendrait, de fait et sans mauvais jeu de mot, à ne pas réaliser que le but commun entre le salafisme, le djihadisme, et le frérisme, qui nous paraît pourtant plus conciliant du simple fait qu’il est cravaté, réside in fine dans la volonté d’établir des théocraties totalitaires. Il faut donc ouvrir l’œil, et le bon, pour prendre toute la mesure de la référence gauchetienne que l’auteur affectionne: l’islamisme est une autre sorte de “religion politique”, à cette différence près qu’au lieu de créer ses normes absolues sans référence au sacré tel que le faisaient les grandes idéologies meurtrières du XXe siècle, elle se donne l’autorité de l’authenticité religieuse pour finalement, fonctionner comme une idéologie politique.
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