l’Afrique s’est fait une place à la Biennale de Venise

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De fait, tous les pays se saignent pour financer des participations dont le coût varie entre 200 000 et 2 millions d’euros. Ils ne jouent donc pas à armes égales. Le Ghana, qui, grâce aux hydrocarbures, affiche un taux de croissance de plus de 6 % en 2018 a pu voir grand. Et son objectif est clairement affiché : doper le tourisme. Aussi la dotation publique pour le tourisme et la culture a-t-elle grimpé de 120 % entre 2014 et 2018. La situation est tout autre au Zimbabwe, dont l’économie est en berne et le peuple sous tension. L’Etat n’en pas moins mit 400 000 dollars sur la table pour financer le pavillon.

Pavillon du Ghana, 58e Biennale de Venise, œuvre de Lynette Yiadom-Boakye.
Pavillon du Ghana, 58e Biennale de Venise, œuvre de Lynette Yiadom-Boakye. David Levene

« C’est une façon de montrer qu’on va s’en sortir, que même si l’art est le cadet des soucis aujourd’hui, on est là et bien là », observe Georgina Maxim, l’une des quatre artistes du pavillon. Malgré les coûts, le commissaire Raphael Chikukwa n’a pas voulu mégoter en faisant appel à des bénévoles italiens pour garder le pavillon. « Je tiens à ce qu’il y ait des représentants du Zimbabwe pour raconter notre histoire, précise-t-il. On ne veut pas de porte-parole, car on est capable de tenir nous-mêmes le micro. »