La question du financement de l’islam, un casse-tête européen

Espagne, une parenthèse de quatre siècles

Les musulmans représentent 4 % de la population espagnole, soit 1,9 million de personnes, alors qu’ils ont dominé la péninsule entre le viiie et le xve siècle. Créée en 1992, la Commission islamique espagnole est l’interlocuteur du gouvernement pour la formation des imams, la nomination des professeurs de religion islamique, la distribution des allocations ou subventions provenant du ministère de la Justice, etc. Elle comprend deux grandes organisations qui sont rarement sur la même longueur d’onde : l’Union des communautés islamiques d’Espagne (principalement d’origine marocaine et syrienne) et la Fédération espagnole des entités religieuses islamiques (représentant plutôt les convertis). L’islam espagnol a la réputation d’être pacifique et bien intégré, avec des poches de radicalisme en Catalogne et en Andalousie. En 2011, un rapport du Centro Nacional de Inteligencia s’inquiétait du financement de l’islam espagnol par l’Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Libye et le Maroc. Le gouvernement souhaite que les dons étrangers transitent par la Commission islamique espagnole en vue de soutenir des projets tels qu’une licence en sciences religieuses, la formation et la rétribution du clergé, des manuels de formation rédigés en Espagne ou des campagnes sur l’islam dans les médias. L’autre idée serait d’étendre aux confessions minoritaires (islam, protestantisme) le régime d’impôt religieux dédicacé qui prévaut pour le culte catholique depuis 1979 (5 % ou 7 % des revenus).

Hakim El Karoui contre l'ingérence étrangère.

Hakim El Karoui contre l’ingérence étrangère. © FRANCESCA MANTOVANI/REPORTERS