Leurs avocats plaident tour à tour la machination, qu’aurait malicieusement ourdie Méthode Sindayigaya. Pour maître Naveau-Duchêne, l’une des avocates du couple, « c’est un dossier vide, avec des contradictions, un manque de preuves ». Méthode aurait tout calculé, de façon machiavélique, selon elle. D’abord, il aurait accepté de venir en France trois mois, en sachant qu’ensuite, il refuserait de repartir, jusqu’à se faire passer pour un esclave, qu’il n’a jamais été, plaide-t-elle, provoquant des exclamations choquées, dans la salle d’audience. « Il n’a jamais voulu rentrer au Burundi », pense-t-elle. Elle ose même affirmer que Méthode Sindayigaya a inventé ces mauvais traitements pour apitoyer autour de lui et faire venir sa femme et ses enfants, qui l’ont rejoint juste après sa libération par la police, en juillet 2018.
« Dix ans de servitude, à dormir dans une cave. Ce qui s’est passé à Ville d’Avray est indigne »‘ (Martin Pradel, avocat de Méthode Sindayigaya)
Alertés par les voisins et des ouvriers
C’est un voisin, Olivier de Gisors, qui le premier s’est inquiété pour Méthode, et lui a conseillé de fuir. Trois mois plus tard, en juin 2018, un menuisier de chez Lapeyre a vu une « ombre » cadavérique frottant le sol de la cave, et la police a été une nouvelle fois alertée. La procureure rend hommage à ces « lanceurs d’alerte ». La magistrate qui représente la société estime qu’il faut condamner le couple Mpozagara, déja poursuivi pour des faits similaires dans les années 2000. Leur comportement avec Méthode a été « cruel », s’emporte-t-elle. Pour elle, « ce dossier est particulièrement choquant ». La procureure réclame 3 ans d’emprisonnement avec sursis, avec une mise à l’épreuve, à l’encontre de Gabriel et Candide Mpozagara.