Les préjugés sont cependant loin d’avoir disparu. Les plus nombreux concernent les Roms et les « gens du voyage », le groupe « qui est confronté au plus grand rejet de la part du reste de la population », même si la tolérance à leur endroit a elle aussi progressé. Les « vieux préjugés antisémites liant les juifs au pouvoir et à l’argent » persistent et s’accompagnent d’une « nouvelle judéophobie » structurée par « une image critique d’Israël ». Les musulmans demeurent substantiellement moins acceptés, même si, là encore, la part du rejet recule. Les personnes interrogées continuent d’ailleurs très largement (à 89 %) de percevoir le racisme comme répandu.
Le rejet du voile recule
Plusieurs données sont de nature à nourrir la réflexion sur certains thèmes de la campagne électorale. La part des Français jugeant qu’il « y a trop d’immigrés en France » (53 %) a baissé de 5 points par rapport à 2015 et de 21 points par rapport à décembre 2013. Une majorité (57 %) continue de penser que « de nombreux immigrés viennent en France uniquement pour profiter de la protection sociale », mais c’est le niveau le plus faible depuis 2000. Bien perçue par 74 % des sondés, la laïcité fait l’objet de deux lectures opposées. A gauche, elle correspond d’abord « à la possibilité pour des gens de convictions différentes de vivre ensemble » ; pour les sympathisants du Front national, elle est liée à « l’interdiction des signes et des manifestations religieuses dans l’espace public » et à la préservation « de l’identité française ».