Autant de démarches lancées par des musulmanes qui se disent marginalisées, voire exclues des mosquées traditionnelles, dominées par les hommes. Généralement séparées, elles sont placées soit derrière eux, soit sur un balcon, soit dans une pièce séparée, pas toujours accueillante, souvent trop petite. Par ailleurs, s’il n’est pas interdit à une femme de prêcher devant d’autres femmes, il n’est pas admis qu’elle mène la communauté dans la prière.
«Les femmes en ont marre»
«J’applaudis tous les pas vers une pleine participation des femmes au cœur de la mosquée», lance à Berne Elham Manea. Suissesse et Yéménite, cette politologue à l’Université de Zurich copréside la branche helvétique de l’initiative Inclusive Mosque avec une professeure de français à Bâle, Jasmina El-Sonbati, fille d’un Egyptien musulman et d’une Autrichienne catholique. Le 27 mai, elles ont organisé une prière du vendredi dans la Maison des religions, à Berne. Elham Manea a prononcé le sermon devant une toute petite assemblée mixte. L’adhan avait été lancé par une prédicatrice venue de Londres. Le tollé fut immédiat.