Elle se trouve maintenant dans les bureaux de la direction de la prison irakienne, où elle purge sa peine de 15 ans. Le regard dur, très nerveuse, elle raconte sa mission au sud de Mossoul : mettre les femmes au pas. « Je devais arrêter les femmes qui respectaient mal la loi islamique. Qui mettaient mal leur voile ou ne portaient pas de gants, ni de chaussettes. Ce n’était pas facile pour moi, mais je devais le faire.«
« J’étais payée 400 euros par mois »
Issue d’une famille religieuse d’un quartier populaire, Hafna affirme avoir rejoint l’Etat islamique non pas par fanatisme, mais pour l’argent. « C’était dur pour mes enfants et moi. Pour entrer dans Daech, on m’a donné 700 euros et après j’étais payée 400 euros par mois.« Les jihadistes la payaient deux à trois fois plus que le salaire moyen dans ces zones défavorisées. Ainsi Hafna explique pourquoi elle a fermé les yeux sur les crimes dont elle était complice.