Les migrants s’installent donc autour, partout où l’on peut caler son corps, entre deux blocs de béton, sous un pilier de pont d’autoroute, entre deux arbres qui ont poussé là, devant l’entrée de la déchetterie.
Pas de tension lors de l’évacuation. Les migrants acceptent, suivent le mouvement, fatigués. Ils n’ont pour seul bagage qu’un petit sac à dos. Omar, un jeune Soudanais, a récupéré une trottinette et il ne veut pas s’en séparer. Les migrants parlent assez peu. Samih est afghan, de Kunduz. Il me dit qu’il ne sait pas où on l’emmène mais qu’importe il a confiance. Des Afghans, des Soudanais, des Erythréens, des Somaliens, que des hommes d’une trentaine d’années : pas de familles mais quand même aussi des très jeunes.