La plupart de ces veilleurs ne sont pas juifs. Certains même sont athées, à l’image d’Yves Bailleux. Le veilleur du cimetière juif de Quatzenheim se souviendra toujours de ce matin d’hiver où son épouse est venue le réveiller en pleurs. Corinne Bailleux fut la première personne à voir les croix gammées taguées sur les tombes, alors qu’elle descendait chercher son pain. De leur maison surplombant le lieu, le couple n’avait pourtant rien remarqué cette nuit-là. « C’était un choc terrible ; même les tombes des enfants et le monument aux déportés avaient été dégradés. Cette profanation, c’était une insulte faite à tous les habitants, à la communauté de village qui a existé, ici, à Quatzenheim », dit-il. Chef de projet en services informatiques, Yves Bailleux, 59 ans, est aussi un amoureux des vieilles pierres, fasciné par l’histoire de sa bourgade. C’est donc tout naturellement qu’il a répondu à la sollicitation du département.
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