Droits et libertés en danger en France ? Le diagnostic de l’ex-ministre de la Culture Jacques Toubon

Le 4 mai 2022, Jacques Toubon publiait  » Je dois vous dire, nos droits sont en danger » aux Editions Stock : un livre dans lequel il revient sur son parcours et les causes qu’il a défendues pendant plus de cinquante ans. Un titre qui manifeste « une nécessité intérieure, après 55 ans de service public ».
Interview par Olivia Gesbert diffusé sur le site radiofrance.fr, le 18 05 2022

Maire du 13e arrondissement de Paris de 1983 à 2001, ministre de la Culture et de la Francophonie de 1993 à 1995, Ministre de la Justice de 1995 à 1997, c’est dernièrement sa nomination comme Défenseur des droits de la République française (de 2014 à 2020) qui lui a permis d’œuvrer à une critique des privations de liberté et à proposer des voies d’amélioration. « Une évolution que je considère comme inquiétante par rapport aux principes des droits de l’Homme, des valeurs universelles et humanistes et qui est une évolution vers l’identitarisme qui tend à rentrer en conflit voire prendre la place de humanisme ». Comment y remédier ? En passant notamment par l’école dans laquelle « on apprend les règles de la vie en société ; mais non pas celles individuelles mais de la vie en société qui domine l’ensemble d’un pays, d’un continent comme l’Europe et qu’on appelle État de droit » nous dit Jacques Toubon.

Récemment, il s’est positionné contre certaines pratiques des forces de l’ordre qui ne respecteraient pas la vie des citoyens. Le 9 juillet 2020, dans son ultime décision en tant que défenseur des droits, il préconisait notamment l’interdiction du LBD dans un contexte de maintien de l’ordre ou la fin de la technique d’encagement. « Pour se protéger, nous dit Jacques Toubon, il ne faut pas utiliser la carapace mais les outils de la liberté et de l’ouverture et ça s’appelle l’état de droit. C’est par l’ouverture et par l’application de la règle de manière égale à tous qu’on luttera contre la peur ».

A ce titre, Jacques Toubon a pris la présidence en février 2022 du Comité d’éthique de la police municipale, mis en fonction par Anne Hidalgo afin de veiller aux bons agissements des agents de la capitale.