Enfin, l’emmurement du monde disloque de l’intérieur les sociétés. Il privatise l’espace public et la ville elle-même. Il externalise les frontières des États les plus puissants au sein d’autres États dépendants, à l’instar de l’Union européenne au Sahel, et éventre leur souveraineté.
Il recourt à la biométrie qui le rend invisible, et son immatérialité segmente à l’infini la cité. Dans la Chine orwellienne d’aujourd’hui, par rapport à laquelle le totalitarisme maoïste prend des airs de passoire, chaque escalier mécanique, chaque carrefour, chaque place, surveillé électroniquement, est un mur qui reconnaît en vous le bon ou le mauvais citoyen, et peut vous empêcher de monter dans l’avion ou le train. Il est à craindre que les marchands de peur et de biométrie n’appliquent vite la recette aux démocraties libérales. Murs de tous les pays, unissez-vous !