Ces réticences rappellent le poids du joug gouvernemental qui pèse sur les organisations politiques de femmes au Kenya. Si le gouvernement se sert à volonté de l’association politique des femmes Maendeleo ya Wanawake comme relais politique, celle-ci n’est en réalité qu’un pendant du gouvernement auquel les premières dames prêtent souvent visages et noms. Il y a quelques mois, l’avocate féministe Marily M. Kamuru regrettait le manque d’attention médiatique qui fut donnée à la Convention nationale des Femmes, rassemblement indépendant et non-partisan.
Au Rwanda, entre émancipation et autoritarisme
Les limites de l’association avec le pouvoir se font également voir au Rwanda, qui se pose en champion de l’ouverture politique aux femmes. Son président, Paul Kagame, qui vient d’être réélu avec 98 % des voix, fut honoré, en 2007, du African Gender Award. Le pays compte le plus grand nombre de femmes parlementaires (80 sièges au total), avec une moyenne de 61,3 %, qui devance largement les statistiques des pays européens.