« Quand je convertis quelqu’un, je le convertis vraiment à la haine » : rencontre avec un faux prophète

Donc selon moi, le problème de la radicalisation vient surtout de nous. Il n’est que le reflet de ce que nous avons créé et de ce que nous continuons à créer. La haine engendre la haine. Si on regardait la poutre qui est dans notre œil, comme le dit la parabole, et qu’on laissait les gens vivre, on aurait peut-être moins de soucis. Il y a aussi un véritable problème au niveau des prisons françaises, dont les conditions inhumaines de détention (surpopulation, insalubrité, insécurité, racisme…) favorisent le processus de radicalisation. La France a été plusieurs fois épinglée par la Cour européenne des droits de l’homme pour traitement dégradant. Alors que partout en Europe les prisons se vident, dans notre pays, la garde des Sceaux a annoncé il y a quelques jours la construction de 15.000 places de prison supplémentaires. Je crois que nous sommes un pays qui condamne lourdement et qui enferme, créant des bombes à retardement au sein des prisons. Il serait temps de mettre en place des alternatives qui offrent de vraies chances de réinsertion aux individus. (n.d.l.r : Mohamed en parle d’ailleurs dans l’interview en disant « Comment tu veux éduquer les gens par la souffrance? Comment, en leur faisant subir les pires humiliations t’espères tirer le meilleur d’eux? », avant de rappeler qu’en Finlande les extrémistes ne vont pas en prison mais sont suivis par des tuteurs afin de comprendre pourquoi ils n’arrivent pas à s’insérer.)

A l’inverse, qu’est-ce qui vous semble nécessaire pour enclencher une déradicalisation chez les personnes qui ont été endoctrinées?