Sous perfusion du discours extrémiste, de son propre aveu « à l’affût » de chaque nouvelle vidéo, l’ancien militaire s’isole. « Je suis hypnotisé, confesse-t-il. Je me lève Daech, je mange Daech, je vis Daech, confesse-t-il. J’ai arrêté de sortir, de voir des filles, de jouer à la console. C’est à ce moment-là que j’ai coupé les ponts, même avec des membres de ma famille. » Sa mère confirmera d’ailleurs la désocialisation et l’isolement croissant de ce fils dépressif qu’elle voit s’enfermer dans sa chambre avec son téléphone. À Noël 2014, il refuse de passer les fêtes chez sa grand-mère car « il ne fallait pas faire comme les mécréants », préférant allumer son téléphone et passer sa soirée « à regarder Daech ». « Je passais ma vie dans ma chambre, Youtube, Daech, Youtube, Daech […] Je n’étais pas musulman, j’étais Daech. J’étais endoctriné », avoue-t-il.
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