Toujours en recherche, Djebril pousse les portes d’une mosquée de Marseille (Bouches-du-Rhône), la plus proche du terrain de foot où il a l’habitude de jouer. Une fréquentation qui va ébranler ses penchants radicaux tout neufs : « J’ai écouté le prêche et j’ai été choqué. C’était en complète contradiction avec ce que j’avais vu dans les vidéos. Par exemple, l’imam disait que les terroristes étaient des rebelles par rapport aux musulmans. » Troublé, ce jeune homme psychologiquement fragile hésite. Les imams ou la propagande sur Internet ? « Dans les vidéos que je regardais, ils faisaient comprendre que les imams de France mentaient. J’ai commencé à croire les terroristes. Là, c’est vraiment un tournant pour moi car je considérais que l’islam modéré mentait. »
Un départ en Syrie envisagé, avant de réfléchir à un attentat en France
La bascule s’opère et Djebril découvre qu’un groupe « se distinguait parmi les autres » : Daesh. « Dans ces vidéos, ils disaient carrément qu’il fallait venir en Syrie car je vivais sur une terre de mécréants, que le djihad était obligatoire et que si on ne faisait pas le djihad, on était pire que des mécréants, qu’on n’était pas des hommes. Et que si on ne pouvait pas venir, il fallait faire un acte en France », se souvient-il. De fait, Djebril et ses comparses envisagent d’abord de se rendre sur zone mais renoncent à leur projet à l’automne 2014 après l’audition administrative d’un des leurs par les services de renseignement.