Entrée dans la Marine en 2013, Djebril apprécie l’esprit de camaraderie qui règne au sein de la formation. Mais, pour son plus grand dépit, il n’embarque pas sur un navire à l’issue de ses classes. Le Marseillais est affecté au sémaphore du Fort-Béar. « Quand je me suis retrouvé en poste, je me suis retrouvé seul et j’ai commencé à réfléchir et à travailler sur moi. J’ai compris que mon rêve était brisé », déplore-t-il. Atteint psychologiquement, le jeune homme consulte un psychiatre et enchaîne les arrêts maladie : « Ça a été dur pour moi car j’ai compris que j’étais en dépression. J’ai compris que j’étais en échec. Étant un peu perdu, j’ai cherché quelque chose pour me raccrocher. »
«Je cherchais un sens à ma vie»
Cette bouée, ce sera l’islam. « Je me suis tourné vers l’islam car c’était une période où je cherchais une base solide, où je cherchais un sens à ma vie. J’étais seul, vraiment seul », précise-t-il aux enquêteurs. Même s’il se décrit « de culture musulmane », Djebril n’a aucune connaissance religieuse. Il se tourne donc vers Internet. Funeste choix. « Il est vrai que je suis tombé sur beaucoup de sujets terroristes […] Du coup, moi qui ne connaissais rien de la prière et comment faire les ablutions, je suis tombé sur des personnes qui paraissaient habitées, qui se présentaient comme un exemple à suivre », relate-t-il.