Quelles sont les clés pour comprendre le monde moderne ?

Un des corollaires du néolibéralisme, c’est l’effondrement des institutions. L’hôpital, les universités, les syndicats, les tribunaux et toutes les institutions (sauf une, j’y reviens dans un instant!) nées avec l’état moderne entre le 18e et le 20e siècle n’ont rien à faire dans un monde néolibéral. Puisque les individus peuvent s’entendre sur la meilleure manière de résoudre un problème, pas besoin de mégastructures pour leur forcer la main. Prends l’exemple des retraites. Les travailleurs peuvent choisir d’économiser seuls ce dont ils pensent avoir besoin pour leurs vieux jours ; pas besoin que l’état leur prélève d’office une partie de leurs salaires. Évidemment, les présupposés des néolibéraux sont totalement faux. Nous autres humains sommes complètement incapables de raisonner correctement dès qu’il s’agit d’évaluer les risques de maladie ou de négocier contre des personnes supérieures socialement. C’est ce que les politiciens du 19e siècle avaient compris en mettant en place ces institutions et ce que les recherches en psychologie au 20e siècle ont confirmé. Même les économistes, les vrais, les scientifiques, l’ont pris en compte, et bien peu d’universitaires se font maintenant les chantres d’un néolibéralisme débridé.