Depuis quand avez-vous en tête ce film, autopsie passionnante de l’Algérie ?
L’idée de ce film a germé lorsque j’ai constaté la prolifération, sur Internet, des vidéos de prêche, comme celle sur laquelle s’appuie Nedjma pour mener son enquête. Au fil de mes tournages – Harragas en 2009, Le Repenti en 2013, Les Terrasses en 2015 – j’ai observé les mutations de la société algérienne, la prégnance grandissante de la religion. Si l’on porte son regard au-delà des milieux petits-bourgeois qui circulent, qui voyagent, existe une Algérie profonde où la vie est très dure. Les gens n’ont rien, en particulier les jeunes qui constituent la majorité de la population. J’ai vu leur « mal vie ». Ils n’ont rien à quoi s’accrocher, sinon Internet et les chaînes satellitaires qui ont façonné un monde nouveau qui parle très peu français et est tourné vers le Moyen-Orient.