« L’eldorado », « Le bled », « La haine » – des titres de photographies qui jouent avec les stéréotypes et éprouvent la rigidité des représentations accolée à la banlieue : « Le langage c’est toute mon enfance : beaucoup d’expressions et beaucoup d’argot aussi. Ça aurait été contradictoire d’utiliser un langage moins urbain. Je crois que j’ai jamais réfléchi à un titre plus de 15 minutes. » « L’eldorado », c’est donc aussi le rêve des années 1980, les HLM flambant neufs, le faible taux de chômage et les promesses qu’incarnent ces barres de béton. « J’ai vu ces immeubles décliner, des familles très nombreuses se retrouver dans de minuscules appartements. L’eldorado, c’est le fait d’avoir vendu du rêve et d’avoir ensuite abandonné les gens. » « Mais la banlieue, c’est aussi de beaux moments » ajoute-t-il. En témoigne un cliché comme « La glace », où l’on découvre « un Noir et un Reubeu », réunis devant un camion pour s’acheter des glaces une après-midi d’été. « Le type d’images qu’on ne voit pas à la télévision. »
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