La banlieue, ce « lieu banni »… de la campagne présidentielle

Pour Manuel Valls, alors premier ministre, on a dépassé la « fracture » de Jacques Chirac. Il va, en s’appuyant sur un rapport alarmant de l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV), jusqu’à qualifier d’« apartheid social et territorial » le climat qui règne dans les 1500 quartiers identifiés comme prioritaires.

Mais ce qui est encore plus inquiétant, c’est l’apparition de barrières symboliques qui se dressent entre les habitants de ces mêmes territoires, craignant d’être assimilés à une population d’ores et déjà stigmatisée. Une population qui est née française mais qui est toujours considérée comme noire ou arabe, l’ethnicisation opère et force ces derniers à se rassembler autour d’évènements douloureux, de rites et mythes communs qu’ils n’ont pas toujours (voire rarement) connus ou vécus, on peut alors parler d’une forme de scarification transgénérationnelle qui, dans le cas présent, renforce le communautarisme.