Aux États-Unis, 83 % des lycéens les plus doués en science sont des enfants d’immigrés

« Que deviendrions-nous si les immigrants ne venaient plus en Amérique ? » C’est la question que pose le magazine économique américain Forbes au début d’un article relayant une étude pour le moins enthousiasmante.

Article repris en français par Cyrielle Bedu publié sur le site kombini.com le 14 03 2017

© George Joch/Wikimédia/CC

Dans un rapport intitulé « The Contributions of the Children of Immigrants to Science in America » (en français « Les contributions des enfants d’immigrants à la science en Amérique »), l’ONG National Foundation for American Policy (NFAP) a constaté que 83 % des lycéens finalistes de l’édition 2016 du prestigieux concours scientifique américain « Intel Science Talent Search » avaient au moins un parent né à l’étranger.

Ce concours scientifique, qui se déroule chaque année et est destiné aux lycéens scolarisés aux États-Unis, est reconnu comme étant la compétition scientifique la plus ancienne et la plus prestigieuse du pays. Par le passé, certains de ses finalistes ont reçu le prix Nobel, d’où le surnom de « bébés Nobel » donné aux prix attribués dans cette compétition. Chaque année, 300 lycéens se trouvent dans la liste des demi-finalistes du concours. Ils ne sont plus que 40 en finale.

Sur les 40 finalistes de l’édition 2016, 33 jeunes avaient au moins un parent né ailleurs qu’aux États-Unis. Pour cette édition, leurs pays d’origine étaient la Chine, le Nigéria, l’Inde, l’Iran, Chypre, le Canada, le Japon, Singapour, la Corée du Sud et Taiwan. Mais 2016 ne fait pas figure d’exception, comme le rappelle l’étude de la NFAP. En 2004 en effet, 60 % des finalistes du concours étaient déjà des enfants d’immigrés. Ils étaient 70 % en 2011.

Une démarche politique

Comme l’explique Stuart Anderson, le rédacteur de cette étude, « ces enfants exceptionnels n’auraient jamais été en Amérique si on avait refusé à leurs parents l’accès aux États-Unis. » Un tacle subtil au président américain Donald Trump, qui avait signé une semaine après son investiture, un décret anti-immigration interdisant l’entrée du territoire américain aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane (l’Irak, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen). Le décret a été suspendu par une juge fédérale américaine, mais Donald Trump a depuis revu sa copie, afin qu’il soit appliqué.

« Aujourd’hui, l’administration Trump et certains membres du Congrès aimeraient imposer de nouvelles restrictions à l’immigration légale, qui incluent les immigrants hautement qualifiés. Mais ces législateurs devraient noter qu’un des bénéfices sous-estimés de ces travailleurs étrangers est la contribution apportée par leurs enfants », conclut le rapporteur de l’étude.