Algérie : « L’islamisme s’empare de l’université »

Agents de sécurité ou police religieuse ?

Pour se dédouaner, souvent les directeurs des résidences et les recteurs se cachent derrière de fallacieux prétextes et évoquent des plaintes supposées émanant des agents de sécurité «qui signalent des comportements jugés indécents, voire vulgaires de la part des étudiantes» qui se livrent selon des témoignages de certains directeurs de cités U «au jeu de la séduction». D’autres s’appuient sur des réclamations exprimées par les organisations étudiantes pour mettre fin à ce qu’ils appellent «la dépravation des filles».

Mais surtout, ce sont les agents de sécurité qui imposent leur diktat et leur loi et «harcèlent au quotidien les étudiantes jugées trop libres», accuse de son côté une étudiante, résidente à la cité U de Dély Ibrahim. On se souvient de l’histoire de l’étudiante qui s’est vue refuser l’accès à l’université par un agent de sécurité au fallacieux motif que la jupe portée par celle-ci, alors qu’elle était pourtant accompagnée par son époux, n’était pas admise et ne répondait pas aux «préceptes» prônés par l’agent de sécurité, conforté par ses responsables, dont l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, à l’époque recteur de l’université Alger 1 avant de se rétracter et demander des excuses deux jours plus tard, soit le jour de sa nomination au gouvernement. A cause d’une histoire d’accoutrement, la pauvre étudiante humiliée a failli ainsi rater toute une année de sa carrière.

Pourtant, le texte du règlement intérieur ne précise aucunement les mensurations, les modèles, les coupes, ainsi que les couleurs… ; en d’autres termes, le code vestimentaire à respecter.