Arnaud lacheret est l’ex-chef de cabinet d’Alexandre Vincendet, qui a 31 ans est devenu le maire de Rillieux-la-Pape en 2014. Après plusieurs années à ses côtés, Arnaud Lacheret a pris le chemin du Bahreïn ou il office comme directeur de la French Arabian Business School (ESSEC). Malgré sa riche activité à former l’élite des monarchies pétrolières, il a eu envie d’apporter sa pierre au lourd combat contre la ghettoïsation des banlieues. Il fait le récit de son éxpérience dans un livre qui sort aujourd’hui, « Les territoires gagnés de la République ? ». Il raconte.
article par Fabien Ferasson publié sur le site lesfrançais.press, le 11 05 2019 (il s’agit d’un média qui s’adresse aux Français expatriés)
Le bourg de Rillieux La Pape est une ville moyenne de la banlieue lyonnaise, avec son lot de problèmes, ni moins ni plus que ceux qu’on rencontre dans les départements limitrophes de Paris. Des problèmes de mixité sociale, de pauvreté, d’intégration, de sécurité, de présence d’un islam qui empiète sur l’espace publique. En 2014, lors de leur prise de fonction, l’équipe a constaté que depuis des années au nom d’un « vivre ensemble », proche du clientélisme, des écarts avec les fondamentaux de la République ont été acceptés. Le Cabinet du nouveau maire, de droite, que dirige Arnaud Lacheret débarque donc avec des principes plein la tête. Dès les premiers jours, elle découvre que le terrain a sa propre réalité… Comme l’évoque le titre, cette équipe, animée par la volonté de rétablir la République dans ses droits tout en tendant la main à tous les français qui habitent dans leur ville. Comme l’auteur l’évoque, ils entrent dans une phase de « bricolage », pendant laquelle il faudra négocier, lâcher du lest quitte à se retrouver en porte-à-faux avec leurs propres valeurs.
Mais ce chemin qui passa aussi par des interprétations personnelles de certaines lois, a-t-il eu le succès espéré ?
Tout au long du livre, il nous conte les péripéties qu’ils ont dû surmonter. Les conflits autours des usages religieux comme à la cantine ou s’était imposé le clivage selon les coutumes alimentaires, des réseaux qui essaient de pénétrer la jeunesse française, etc.
On découvre ainsi que les mairies sont souvent désarmées juridiquement, allongeant les procédures, créant des tensions entre « factions » sans oublier le cout important que doit supporter la commune donc les citoyens.
Le salut est venu de cette population, parfois caricaturée, qu’on a longtemps cru acquise à une certaine gauche, généreuse et communautaire. C’est avec le soutien de leur concitoyen, qui les avaient élus, qu’ils ont pu récréer petit à petit un territoire intégré à la république.
Le défi n’est pas totalement relevé, le plus dur, sera de diffuser les valeurs de la République auprès de tous. Et pour cela, on comprend à la lecture de ce livre, que les grands absents que sont l’État et la Justice, et que c’est l’union citoyenne des gens de droite comme de gauche qui peuvent conjointement créer un véritable espace prêt pour un mieux « vivre-ensemble ».
Du bon usage de la tolérance, avec Claude Habib