Ce que la presse a appelé « the greatest human interest story of the decade » est lié à un terreau particulièrement riche : une personnalité mondialement connue, dotée du prestige de la séduction physique et d’un métier aventureux, le kidnapping d’un enfant en bas âge auquel tous les parents ne peuvent qu’être sensibles, un procès filmé en direct (ce qui était une première), un assassin condamné à mort sans jamais avoir avoué son crime. Mais surtout, un véritable déluge d’informations non vérifiées, de rumeurs, une foule de correspondants et d’envoyés si spéciaux qu’ils n’existaient pas nécessairement, et une certaine image de l’Amérique brutalement projetée sur l’écran déformant de la grande presse européenne. Tout ceci pendant quatre longues années, de la mort de l’enfant en 1932 au procès de 1936, pendant lesquelles les faits, qui se résument en quelques lignes, ont occupé les médias presque sans interruption.
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