Trente et une femmes yézidies et leurs enfants, victimes en Irak du groupe Etat islamique (EI), ont atterri ce jeudi matin à Toulouse dans le cadre d’un programme d’accueil des réfugiés en France, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
article publié sur le site du nouvelobs.com, le 0 80 8 2019
Cette arrivée porte à 75 le nombre de familles yézidies arrivées en France depuis le premier groupe en décembre 2018 (16 femmes et leurs enfants, 83 personnes au total), suivie d’une autre (28 familles, 132 personnes) fin mai, ajoute le ministère dans un communiqué, sans préciser le nombre d’enfants concernés cette fois.
« Au total, 151 femmes et enfants sont arrivés aujourd’hui », a pour sa part précisé à l’AFP Lionel Pourtau, directeur général de la section « réfugiés » à Habitat et Humanisme, l’une des associations chargées de la logistique d’accueil.
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Arrivés en provenance d’Erbil (Irak) à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, ces femmes, « particulièrement éprouvées par les exactions » de l’EI, et enfants seront « pris en charge dans différents départements français » où l’État leur assurera « protection, sécurité, éducation et accompagnement médico-social », selon le ministère.
Selon Lionel Pourtau, ces personnes « seront principalement dispatchées en Haute-Vienne et dans le Tarn-et-Garonne ».
L’opération est organisée comme la précédente par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et financée par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, précise Beauvau.
3 000 Yézidis sont toujours portés disparus
Ce nouvel accueil répond selon le ministère à « l’engagement » pris par Emmanuel Macron auprès de Nadia Murad, prix Nobel de la paix 2018, d’« accueillir sur le territoire français cent familles yézidies victimes des crimes commis par Daech ».
Cette démarche témoigne selon lui « de la volonté renouvelée de la France », membre de la coalition militaire internationale qui a aidé le gouvernement irakien et des milices syriennes à vaincre militairement l’EI ces dernières années, d’accueillir « des victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient ».
Un dernier groupe de Yézidies devrait arriver en France en novembre, d’après le responsable de l’association Habitat et Humanisme.
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En août 2014, l’EI s’était livré selon l’ONU à un potentiel génocide contre les Yézidies , minorité kurdophone adepte d’une religion monothéiste ésotérique. En quelques jours, les djihadistes du « califat »autoproclamé avaient tué des centaines d’hommes de la communauté, enrôlé de force des enfants-soldats et réduit des milliers de femmes à l’esclavage sexuel.
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Près de 3 000 Yézidis sont toujours portés disparus, en majorité des femmes et des enfants, peut-être toujours captifs de l’EI.
Sur les 550 000 Yézidis d’Irak avant 2014 – soit un tiers des Yézidis du monde -, 100 000 ont pris le chemin de l’exil depuis 2014, principalement en Allemagne, et 360 000 sont toujours déplacés, notamment dans des camps où ils sont aidés par les autorités et ONG.