« Je ne sais pas quoi dire. C’est probablement l’une des choses les plus incroyables que j’aie jamais vues. »
« CNN a entendu parler de telles ventes aux enchères dans neuf endroits en Libye, mais on peut croire qu’il y en a bien plus », écrit la journaliste. Après avoir assisté à ce « marché aux esclaves », elle a décidé de rencontrer des migrants dans un camp de détention de la capitale libyenne, Tripoli. « J’ai été vendu sur mon chemin pour venir ici. La personne qui est venue m’acheter leur a donné l’argent et m’a ramené chez elle », lui relate un migrant sur place.
Du côté des autorités, on attend des preuves. « Nous entendons des rumeurs, mais rien ne se déroule devant nous », regrette Anes Alazabi, responsable du camp. CNN a donc décidé de confier les vidéos prises lors de son reportage aux autorités du pays. « Elles ont promis d’ouvrir une enquête », écrit la chaîne sur son site.
Une situation « inhumaine »
Face à cette situation, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein, a vivement dénoncé, mardi 14 novembre, la détérioration des conditions de détention des migrants en Libye, jugeant « inhumaine » la coopération de l’Union européenne avec ce pays. « La Libye est une sorte de camp de concentration à ciel ouvert pour les migrants », a également dénoncé, mercredi 15 novembre à franceinfo, François Gemenne, chercheur en science politique à l’université de Liège (CEDEM) et à Sciences Po Paris, spécialiste des flux migratoires.
Lien complémentaire : Alpha Blondy demande aux africains d’assiéger les ambassades libyennes