Vaccination : des mouvements religieux à l’origine de la méfiance anti-vaccins

Aujourd’hui, LMPT a donné naissance à plusieurs collectifs et associations, dont Sens commun, organisation politique de droite dure, ce qui a participé à son institutionnalisation. L’opposition de LMPT à la gestation pour autrui (GPA), à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes homosexuelles ou à ce qu’elle qualifie de « théorie du genre » trouve un réel écho chez une partie non négligeable de la population. Et cette opposition frontale est totalement compatible avec le discours anti-vaccins, dans la mesure où LMPT refuse toute altération médicale du corps qu’elle pourrait juger « contre-nature ». Dans ce contexte, les arguments du Pr Joyeux font mouche, et sont répétés, amplifiés. Et les idéologies véhiculées par des mouvements comme la Fraternité Saint-Pie-X et l’anthroposophie séduisent de plus en plus.

Pour Lucie Guimier, le succès de ces idéologies est rendu possible par l’apparition d’une conscience collective. « Lorsqu’elle agit dans un groupe social, l’assimilation de la vaccination comme étant un danger se fait le plus souvent au nom de la défense des libertés individuelles, » explique-t-elle. Cet argument va souvent de pair avec une propagation de théories complotistes, motivées par l’idée que « toutes les données disponibles se valent, de l’information scientifique aux « faits alternatifs »« Sont régulièrement visés l’Etat et les laboratoires pharmaceutiques, accusés d’empoisonner sciemment la population. Des arguments « dont des mouvements de nature sectaire peuvent se servir pour gagner des parts de marché« , explique Lucie Guimier.