article publié sur le site francetvinfo.fr, le 08 10 2021
Tous les coups de fil ont été réalisés en moins d’une semaine, pour éviter les soupçons. À chaque fois, le même scénario : l’une des membres de l’équipe de testing se fait passer pour l’assistante d’une entreprise fictive du BTP, et dit avoir reçu des consignes de son patron. Elle demande à recruter uniquement des travailleurs de « type européen ».
« Je n’ai rien entendu mais je le note »
Dans les réponses des agences d’intérim, enregistrées par l’association SOS Racisme, on entend notamment : « Je n’ai rien entendu mais je le note », « j’entends votre demande mais ne m’écrivez pas », « si on n’a aucune preuve de ce type d’échange, on peut faire le nécessaire ». Au total, près d’une agence interrogée sur deux a accepté la demande discriminatoire.
« C’est d’autant plus accablant que certaines d’entre elles ont signé une charte qui promeut l’égalité. » Marie Mescam, responsable du pôle juridique de SOS Racisme
« On n’a pas cherché à les pousser à la discrimination. Si on nous disait non, ça s’arrêtait là », assure Marie Mescam, responsable du pôle juridique de SOS Racisme. « On a beau faire passer des lois, elles ne sont pas vraiment appliquées. Alors que ce ne sont pas des lois contraignantes. »