Le préfet Joseph Zimet, en charge des réfugiés de la guerre d’Ukraine face à des étudiants africains confrontés aux difficultés administratives du droit de séjour des étudiants. Le dialogue initié par Pierre Henry, président de France Fraternités a eu lieu en fin de matinée dans nos locaux
Ils ont Algériens, Maliens, Ivoiriens, Gabonais, Camerounais…. Ils espéraient poursuivre en France des cursus interrompus par la guerre. Tour à tour, ils vont témoigner des difficultés rencontrées depuis leur arrivée en France. A la disparité des situations répond une disparité des réponses des préfectures.
Nissia -Algérie- suivait une formation de vétérinaire à Odessa. Elle a réussi à s’inscrire à Paris 8 … en sociologie, après s’être vu refuser l’inscription dans une école vétérinaire française. Elle vient de recevoir une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français), sans que la préfecture concernée n’ait instruit son dossier.
Ebenezer -Cameroun- était inscrit dans une école d’ informatique à Marioupol. Il est inscrit à Sup de Web à Saclay, mais protection temporaire refusée, donc impossibilité de suivre les cours.
Christian –Cote d’ivoire – étudiant en 3é année « finance et banque » est inscrit à l’ESI Business school Finance – Son avocat attend le résultat d’un recours contre son OQTF.
Le préfet écoute, relance, demande des précisions, explique que les directives gouvernementales n’ont peut-être pas toujours été suivies en temps utile et demande à recevoir les dossiers préparés par notre équipe de la permanence.
Mise en commun de données
La présence d’Abdelaziz Moundé, responsable de la Maison des Camerounais de France aura été particulièrement utile.
Dès les premières heures de la guerre, des relais de l’association ont accueillis les réfugiés africains à différents postes frontières avec l’Ukraine. Les équipes de la MDC ont ainsi recensé 6552 africains fuyant la guerre dont 1190 sont arrivés en première intention en France. Parmi eux, 490 étudiants.
Face à la rigidité initiale de l’administration, 170 d’entre eux sont repartis rapidement vers l’Espagne et le Portugal, pays qui avaient mis en place un accueil « universel ».
Des chiffres et des statistiques dûment documentés qui seront fournis, à sa demande, au préfet Joseph Zimet.
Vers une annulation des OQTF délivrées après le 17 juin ?
Restait la question épineuse des OQT ( Obligations de Quitter le Territoire Français ) distribuées « généreusement » pas les services préfectoraux dans les premiers mois. Face à la mobilisation des associations, le gouvernement avait fini par décider un moratoire le 17 juin, pour protéger temporairement les étudiants pendant l’instruction de leurs dossiers.
Problème, certains étudiants ont reçu des OQTF hors délai. Conscient qu’il y a pu avoir des problèmes de mise en place du moratoire, Joseph Zimet a écouté la demande de Pierre Henry d’annuler ses OQTF délivrées pendant le moratoire. In fine, le moratoire devrait être respecté. Pour finir, Pierre Henry a rappelé la position constante de France Fraternités d’aboutir à une autorisation de séjour pour les quelques 400 étudiants concernés.