Certains des policiers qui m’ont protégé ne me cachaient pas, au printemps, que de nouveaux attentats étaient inévitables et qu’il était à peu près impossible, vu leur nature, de les anticiper. On n’allait pas pouvoir surveiller tous les lieux publics –ce qui, au demeurant, ne servirait pas à grand-chose. On n’allait pas non plus se mettre à arrêter des gens qui n’avaient encore rien fait. C’est le problème avec les terroristes, surtout du genre kamikaze : ils savent se faire oublier et ne passent à l’acte qu’une fois. Avant, c’est trop tôt. Après, c’est trop tard. Puis tous les reporters de guerre savent que la kalachnikov est l’arme idéale du pauvre, facile à transporter, d’un excellent rapport qualité-prix : coût minimum, dégât maximum. Comme un retour de flamme ou de conscience, voilà qu’elle déborde de ses champs de tir traditionnels – ceux qu’on préfère ici généralement oublier- pour ensanglanter le cœur d’une ville dont l’essence est d’être civilisée.
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