J’en viens à la liberté d’expression. Il n’est pas inutile de rappeler qu’après le 7 janvier, nombreux étaient ceux qui, claironnant ou murmurant «Je ne suis pas Charlie», affirmaient ou voulaient croire que ce journal de mauvais goût – il s’en honore – avait exagéré en publiant des caricatures du prophète. Ils étaient pour la liberté, certes, mais une liberté «responsable», limitée par cette vague et subjective notion qu’est le «respect». Les attentats du 13 novembre mettent fin à ces vertueuses contorsions : la liberté d’expression ne se réduit pas, ne se divise pas. Ou elle existe, ou elle n’existe pas. La loi seule est là pour sanctionner ceux qui l’utilisent pour injurier, diffamer. Encore faut-il prouver, dans un débat contradictoire, qu’ils le fassent. C’est de cette liberté que découlent les autres, toutes les autres, celle d’aller et de venir, de s’associer, de vivre chacun comme bon lui semble tant que cela ne nuit pas à autrui. Elles sont solidaires les unes des autres. Les tueurs ont fait par le sang, entre toutes ces libertés, le lien que tant d’esprits, pour des raisons diverses, allant de la mauvaise foi à la stupidité, se refusaient à faire. C’est leur démonstration par l’absurde.
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