Traite des êtres humains : des places dédiées pour protéger les femmes migrantes victimes des réseaux criminels.

Pour répondre aux besoins des femmes migrantes victimes de violences, des mesures spécifiques ont été mises en place au sein du dispositif national d’accueil par les pouvoirs publics. Comme le souligne la fédération des acteurs de la solidarité, l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) est responsable de l’examen des vulnérabilités et est censé adapter en conséquence les conditions matérielles d’accueil, et plus spécifiquement les conditions d’hébergement. Le Dispositif National d’Accueil, existe en France depuis 1974 pour accompagner les demandeurs d’asile et les bénéficiaires de la protection internationale (réfugiés, bénéficiaires de la protection subsidiaire, apatrides). Coordonné par l’OFII, il repose sur un réseau d’acteurs, incluant des associations, pour garantir des réponses adaptées aux besoins des migrants et réfugiés.

S’agissant de l’hébergement, 300 places dédiées à l’accueil des personnes victimes de traite des êtres humains et personnes victimes de violence ont été créées au sein du DNA, réparties sur 4 régions : Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Il s’agit de places dédiées à l’accueil des demandeurs d’asile (programme 303) ou des bénéficiaires de la protection internationale (programme 104). Ces 300 places sont réparties de la manière suivante : 75 places de CADA, 159 places d’HUDA et 66 places de CPH.

France Fraternités se positionne comme un acteur important de ce dispositif, l’association gère aujourd’hui 30 des 66 places de centres provisoires d’hébergement (CPH) dédiées aux personnes victimes de violences ou en situation de vulnérabilité reconnues réfugiées.

L’accompagnement concerne :

  • Les démarches administratives et juridiques (dans les cas de plaintes faisant suite à une extraction d’un trafic prostitutionnel par exemple).
  • Les démarches de santé tant médicales que réparatrices (accès à un suivi psychologique, démarches de reconstruction pour les femmes excisées).
  • L’insertion par l’apprentissage de la langue en intra et à l’extérieur (recherche de modes de garde pour pouvoir suivre une formation FLE OFII puis accéder à une formation professionnelle).
  • L’accompagnement à la réunification familiale s’il y a lieu.
  • Une aide à la recherche d’un logement.
  • Un accompagnement renforcé à la parentalité, les enfants des femmes TEH sont souvent des victimes collatérales des violences subies, il y a alors beaucoup à faire pour qu’elles s’approprient pleinement du rôle de parent.

Au 31/12/2024, 22 femmes et 15 enfants étaient hébergés sur ce dispositif. Ces femmes sont d’origines diverses : Afghanistan (1), Honduras (1), Ethiopie (1), Nigéria (3), Kenya (1), Madagascar (1), RDC (4), Benin (1), Somalie (3), Erythrée, Côte d’Ivoire (2).

De nombreuses associations et réseaux travaillent sur ce sujet complexe avec qui l’association collabore.