Terrorisme : anatomie du « Mein Kampf » djihadiste

Le théoricien du terrorisme part du principe que l’armée et la police des régimes visés ne peuvent pas soutenir longtemps un état d’urgence. Il faut donc continuer à les harceler en attaquant les lieux de culte des chrétiens et des juifs, frapper les intérêts économiques, le tourisme et surtout le pétrole dans les pays qui dépendent de ces revenus.

Le 24 mars, devant le magasin de Trèbes (Aude), victime d’une attaque terroriste. Eric Cabanis/AFP

Il appelle à frapper par tous les moyens, afin d’entretenir un climat d’insécurité. Les objectifs sont d’épuiser les forces de l’ordre et d’attirer de jeunes candidats au djihad. Les forces de l’ordre finiront ainsi par abandonner certains territoires et certaines populations, ainsi livrées à elles-mêmes, afin de se concentrer sur la protection des zones vitales du pouvoir. Ce sera la fin de la première étape.

Administration de la sauvagerie et nouvel ordre

La seconde commencera lorsque les populations lassées de l’insécurité chercheront la protection d’un nouvel ordre : ce sera « l’administration de la sauvagerie ». Un certain nombre de pays verront s’installer des principautés dirigées par Daech, comme récemment en Irak, en Syrie, en Libye, au Yémen ou dans le Sinaï. La gestion de ces zones se fera avec une telle dureté que les armées régulières des autres espaces seront terrorisées et abandonneront le combat. C’est ce que nous avons vu en Irak où les troupes régulières ont fui devant l’arrivée des soldats de Daech, leur abandonnant Mossoul sans coup férir.