Il était un peu plus de 23H lorsque les ventres étaient soulagés. Nous distribuâmes les dernières assiettes. Avant de manger à notre tour, il fallait nettoyer la grande salle, récurer les casseroles, laver le sol, les tables et les couverts… Peu importait l’heure, nous ne connaissions pas la fatigue, trop heureux de la mission que nous avons mené à bien en cette soirée : venir en aide à notre prochain. Une fois la salle propre, nous nous sommes installés, nous avons fait connaissance. Je tendais l’oreille, j’écoutais des débats politiques animés improvisés, comme la politique au Proche-Orient, l’état des banlieues en France (« On a beaucoup plus à faire que les autres, c’est rageant mais c’est comme ça »)… mais j’entendais aussi des personnes parler d’amour (« Frère, le temps passe si vite, il faut se marier le plus vite possible sinon tu vas finir seul ») . Les langues se déliaient, dans une atmosphère très joviale et attendrissante.
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