Les « Tables du Ramadan » : ma soirée avec les bénévoles du Secours Islamique

L’atmosphère est bon enfant, les nouveaux bénévoles arrivent et se frottent aux anciens, contant leur expérience au sein d’une ONG créée en 1991 et particulièrement efficace dans ses missions de plaidoirie (interventions auprès d’institutions pour trouver des solutions à des problèmes humanitaires), en particulier sur la pénurie d’eau au Tchad. Un savoir-faire qui est parvenu jusqu’aux oreilles de l’ONU qui a invité le Secours Islamique à intervenir devant une prestigieuse séance plénière composée de pays européens et africains. « Nous avons beaucoup agi à l’international, nous le faisons dans 16 pays. Mais l’idée était de revenir à la France, où nous sommes nés. Nos anciens locaux sont basés à Saint-Denis (l’organisation est désormais basée à Massy, ndlr), il était logique d’organiser ces Tables du Ramadan ici », affirme Samira Alaoui, qui me saisit par le collet pour me demander si je ne manquais de rien et si j’avais « besoin d’informations ».

Rêveries en cuisine

Ces « Tables du Ramadan », organisées comme leur nom l’indique lors du mois sacré pour les musulmans, s’inscrivent en marge de toute une série d’actions que le Secours Islamique planifie toute l’année : maraudes, épiceries solidaires, des actions de « partage, de solidarité et de fraternité ». Une fois cette belle parole dite, Samira m’emmène visiter les cuisines, la salle à ne surtout pas fréquenter pour un jeûneur, c’est dire mon implication dans ce reportage. Dans ce petit tour du propriétaire gastronomique, Samira m’affirme que la nourriture provient de dons de particuliers, sauf pour la viande que l’organisation achète elle-même. On trouve de tout : céréales, lait, pâtes, fruits et légumes… habilement et méthodiquement rangés dans des étagères en ordre. En effet, il s’agit de ne pas se perdre lorsqu’on veut trouver un produit, car il faut faire vite : un premier service pour les non-jeûneurs démarre de 20H à 22H, les jeûneurs prenant ensuite le relais à partir de 22H. « Là tu vois, on rigole, on a un peu de temps, c’est tranquille, mais après, c’est beaucoup plus rythmé… tu ne vois pas le temps passer ! Il y a beaucoup de bouches à nourrir donc tout doit être carré », me confie un des bénévoles.