Slimane Tirera, Directeur général de la radio NewVo

Plus j’avançais en étude, moins je voyais de noirs et d’arabes. Dès le collège, la moitié de mes amis étaient en lycées professionnels, en seconde, les ¾ de mes amis étaient en lycée professionnel réorienté parce qu’ils n’avaient pas le niveau. Quelques-uns m’ont suivi en fac mais plus les années passaient, plus les gens disparaissaient de la circulation…Il faut tenir ! Moi, j’ai tout fait pour ne pas redoubler, et j’ai eu mon master 2 à 22 ans.
Pour quelqu’un qui n’a aucun capital à part lui-même…C’est une révolution qu’il doit mettre en place pour s’en sortir. Dès le plus jeune âge, les tentations sont là. Il faut bien le dire malheureusement, c’est ça, habiter dans un quartier populaire. Les jeunes sombrent dans la drogue, la dépression, l’alcoolisme, l’enfermement, l’isolement …
Avec le recul je me rends comme la désintégration va vite si on n’est pas encadré. Dès la primaire, elle guette.
A l’époque, j’avais rv tous les mercredis après-midi pour m’informer, débattre de politique ou de sujets d’actualité…C’était un luxe. Les jeunes des quartiers sont tellement noyés dans leur quotidien qu’ils n’a même pas le temps de faire une activité sportive, de manger convenablement, de débattre…

Détermination, constance et discipline

Ainsi, grâce au soutien de ses parents, à quelques professeurs qui croient en lui et le tirent vers le haut et surtout grâce à son acharnement, Slimane va à contre-courant de l’échec programmé.