La «chick lit» des salafistes
Les librairies islamiques ciblent intelligemment un jeune public, un peu à la façon des magazines féminins. Quelques ouvrages : «les Secrets du hijab…», «Main dans la main pour ta réussite mon cher mari» ou encore «Femme au foyer : redécouvre ton chez-toi». Les voix de la radicalisation sont impénétrables.
Le 21 juin, devant le Conseil français du culte musulman, Emmanuel Macron a appelé à «combattre pied à pied sur le terrain théologique» non pas seulement la propagande de Daech, mais tous ceux qui diffusent des discours de haine. L’idéologie jihadiste radicale attire de plus en plus de jeunes, notamment parmi les femmes. Le pourcentage de celles-ci est estimé à environ 27 % selon les dernières statistiques de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat). Si l’on en croit cette même source, 17 % de femmes signalées comme radicalisées sont des mineures et 35 % sont des converties. Comment des fillettes peuvent-elles être séduites par une idéologie meurtrière et sanguinaire, mais aussi, l’oublierait-on, sexiste, machiste et misogyne ? Pourquoi des femmes, souvent nées et élevées en France, rejettent-elles un système «égalitaire» où elles disposent de droits et protections ? Or, une plongée dans la littérature féminine salafiste en langue française dévoile des catégories de pensée et des rôles de genre très similaires à ceux que véhiculent Daech.