Avec cette « laïcité douce, reconnaissante et dialogale », la liberté deviendra cette qualité appartenant intrinsèquement à l’essence humaine. C’est dans le cadre de cette « laïcité douce » que l’homme pourrait retrouver sa liberté et recouvrer son individualité et sa dignité.
Quant aux traits principaux de cette laïcité, il s’agit en premier lieu d’une laïcité qui « distingue » et non pas qui « sépare » entre la religion et l’État. Deuxièmement, cette laïcité trouve son assise idéologique dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Troisièmement, elle a la tâche de rétablir la dignité de l’individu en Orient. Quatrièmement, elle garantit la liberté de conscience qui permet à tout individu d’exprimer ses expériences, ses convictions et ses perceptions. Et cinquièmement, elle établit la neutralité objective de l’État à l’égard de toutes les religions existant sur son territoire.
Pour un « personnalisme oriental »
Cependant, cette laïcité reste inconcevable dans un système de pensée arabe où on n’accorde pas aux gens le droit à une individualité totale et indépendante. Dans cet espace arabe, on réfère toujours du sujet à une religion, une communauté confessionnelle, une famille ou une tribu. Une tension persiste entre le statut d’individu et le statut de sujet appartenant à une communauté.