J’imagine que les populations que tu croises tout au long de ce parcours sont assez variées. Quel constat fais-tu a posteriori ?
J’ai grandi dans le XVIIIe, à Porte de la Chapelle, dans un HLM où toutes les portes étaient ouvertes. Il existait une vie de quartier et un vrai réseau de solidarité entre les voisins. En démarrant ce projet, je pensais justement retranscrire ça, à plus grande échelle. Je me suis bien plantée. Il m’a fallu ce projet pour le réaliser. À Paris, les communautés se côtoient, mais se mélangent rarement. Souvent, c’est un mélange de surface et la gentrification qui s’accélère n’arrange rien. Un autre constat, qui m’attriste, c’est que je rencontre peu de femmes. Elles traversent l’espace public, mais ne l’occupent pas comme les hommes. Ou alors pour caricaturer, c’est au moment de la sortie d’école, dans les parcs et les jardins. J’aimerais voir plus de femmes s’approprier l’espace public, en groupe ou seules.
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