« Après l’hôpital, j’étais seul à la maison. Il y a alors des moments où l’on s’effondre, où l’on se sent lâché, où l’existence n’a plus de valeur. Vos croyances, votre éducation, tout ce que vous êtes, a été ravagé. La colère monte. Vous pouvez devenir très violent. J’ai eu des pensées, des désirs de vengeance. Mais je savais que je ne devais pas laisser cela me dominer. C’est dur de revenir à l’homme que l’on était. La colère, c’est ce qui détruit. Je commence aujourd’hui à redevenir un homme tolérant. Je veux juste qu’on me laisse le temps de redevenir celui que je suis. J’ai envie que ma famille voie en moi un homme en paix, joyeux, capable de produire quelque chose de juste et de bien. »
Osny : la leçon d’humanité du gardien de prison au détenu djihadiste qui a voulu le tuer

Bilal Taghi, 27 ans, avait transpercé la gorge d’un surveillant au nom de Daesh, dans la coursive de l’unité dédiée à la déradicalisation de la prison. BENOIT PEYRUCQ / AFP