J’essaie de démêler son chagrin : « D’accord, tu n’as pas l’université que tu voulais, mais tu va retrouver ton amour… »
C’est le moment qu’elle choisit pour me faire un aveu : « Tu ne sais pas tout de Jonas ».
La bonne blague. Je l’ai vu deux fois. Comment saurais-je tout de lui ?
Mais la réponse et son amertume me font hausser un sourcil. Quelque chose me dit qu’on ne va pas expédier la question en dix minutes. Je n’ai pas vraiment envie de savoir, pourtant. Je suis comme tout le monde, je veux des histoires qui finissent bien. Avoir retrouvé mon premier amour vingt ans après a tendance à me faire croire que le Père Noël existe, en dépit du fait que des militant.es d’extrême-droite aient affrété un bateau pour empêcher les réfugiés d’atteindre les côtes européennes, ce qui en soi constitue un démenti assez formel de cette hypothèse à la Capra.