Un nouveau projet de loi, qui sera soumis au Parlement mauritanien, stipule notamment que « les auteurs de propos blasphématoires ne seront pas appelés à se repentir. Ils seront systématiquement exécutés ». Depuis 1987, la Mauritanie observe un moratoire sur la peine de mort.
Titre initial de la tribune : « Quand les religieux se mêlent de la politique »
Cette tribune signée MBG a été publiée par le site « l’oeil de la maison des journalistes » le 12 07 2018.( La Maison Des Journalistes – MDJ – accueille et accompagne, depuis 2002, des professionnels des médias exilés en France. Au nom de la liberté de la presse et de la liberté d’expression au sens large)
Du blasphème à la peine de mort contraire à la Constitution
Le régime actuel a créé une loi taillée sur mesure pour satisfaire une élite islamiste foncièrement politisée qui poussent l’homme fort de Nouakchott à continuer dans cette voie. Sa réalisation implique un troisième mandat même si le Président de Mauritanie a rejeté cette éventualité et prêté serment devant le peuple assoiffé d’alternance.
L’Islam est constitutionnellement reconnu comme la religion du peuple et de l’État. Le préambule de la Constitution précise par ailleurs que la charia est la seule source du droit. Ces pratiques sont contraires au préambule.
L’esclavage de nos jours n’est-il pas contraire à l’Islam ?
Cette nouvelle loi est taillée sur mesure pour punir les faibles. En Mauritanie, le tissu social se dégrade de jour en jour face à l’impunité. Le racisme, l’esclavagisme, les discriminations et les détournements de fonds publics emprisonnent des innocents dans une insécurité permanente surtout pour ceux qui habitent la capitale… Ces pratiques sont contraires à l’Islam.
Ce silence est à la fois complice et complique la situation : certains imams et oulémas se pressent de sortir de nouvelles fatwas pour maintenir ce système qui divise le pays en deux: les noirs et les blancs.
Cette assemblée mécanique vote tous les projets de loi, même controversée, pour ne pas subir les affres du pouvoir. Bon nombre de projets de lois sont passés par la force au détriment de la volonté populaire.
Condamné pour un blasphème
Après le verdict du tribunal de Nouadhibou envers le jeune bloggeur Mekheitir relaxé de l’accusation des blasphèmes, le Président Aziz dans un entretien à la chaine France24 a déclaré qu’il était toujours placé en résidence surveillée.
Le cas du bloggeur n’est-elle pas une patate chaude pour le pouvoir en place au moment où les radicaux demande la tête du jeune bloggeur ? Tandis que la pression internationale s’accentue pour faire libérer Mekheitir conformément à la décision de justice…