Même programme scolaire, droit de vote universel… Les mesures permettant l’égalité des sexes en France dans tous les domaines de la société datent de moins de 250 ans.
1791 : Olympe de Gouges écrit la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
Marie Gouze, dite Olympe de Gouges, est une femme de lettres et l’une des premières féministes françaises. Sous la Révolution, elle défend l’égalité entre les sexes. Dans cette déclaration, elle donne aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes, comme le montre le premier article : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. » Mais le statut des femmes ne change pas dans les faits.
1861 : Julie-Victoire Daubié devient la première Française à obtenir son baccalauréat
Elle avait 37 ans lorsqu’elle a reçu ce diplôme. Auparavant, les femmes ne pouvaient pas se présenter à un examen. Elle a ouvert la voie à de nombreuses autres femmes, comme Madeleine Brès, qui est la première Française à obtenir le diplôme de docteur en médecine, en 1875.
1903 : Marie Curie est la première femme à recevoir un prix Nobel
Elle a reçu le prix Nobel de physique pour ses travaux sur la radioactivité, avec son mari, Pierre Curie, et Henri Becquerel. En 1911, elle obtient un second prix pour ses découvertes sur le polonium et le radium. C’est toujours aujourd’hui la seule femme à avoir reçu deux fois ce prix.
1907 : les femmes mariées peuvent disposer librement de leur salaire
Auparavant, le mari pouvait utiliser comme il le voulait l’argent gagné par sa femme. Peu à peu, la femme mariée s’émancipe.
1909 : instauration du congé maternité
Grâce à ce congé de 8 semaines, les femmes peuvent garder leur emploi avec l’arrivée d’un enfant. En revanche, elles ne sont pas payées. Peu à peu, sa durée est allongée (16 semaines aujourd’hui) et la rémunération est garantie. En 2002, un congé de paternité est créé : les pères disposent de 11 jours de congé à la naissance de leur enfant.
1924 : les programmes scolaires secondaires sont les mêmes pour les garçons et les filles
Les filles peuvent alors préparer les mêmes diplômes que les garçons.
1938 : les femmes ne doivent plus obéissance à leur époux
C’est la fin de l’« incapacité juridique » des femmes, créée par le Code Napoléon en 1804. Ce code instaurait un contrôle total de l’époux sur les activités de sa femme (travail, relations, voyage…) et l’interdiction de divorcer. Les femmes peuvent enfin avoir une carte d’identité et un passeport. Il faut tout de même attendre 1965 pour que le Code Napoléon cesse pour de bon de régir la vie des femmes : les épouses peuvent enfin travailler et ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari !
1944 : les femmes obtiennent le droit de vote
Près de 100 ans après les hommes, le droit de vote et d’être élu est ouvert aux femmes par l’ordonnance d’Alger. Les femmes de plus de 21 ans peuvent voter pour la première fois aux élections municipales de 1945. En octobre 1945, 33 élues siègent à l’Assemblée constituante.
1946 : les femmes égales aux hommes dans la Constitution de la IVe République
L’article 3 de cette nouvelle Constitution est le suivant : « La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme. »
1975 : l’avortement n’est plus un délit
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est adoptée par l’Assemblée nationale : c’est la loi Veil, du nom de Simone Veil, alors ministre de la Santé. Avec l’autorisation de la contraception (1967), les femmes peuvent dorénavant choisir le moment où elles souhaitent avoir un enfant. Dix ans plus tard, l’IVG est remboursée par la Sécurité sociale. En 1993, le délit d’entrave à l’IVG est créé : il est interdit de dissuader quelqu’un d’avorter par de fausses informations ou des menaces et de l’empêcher de se rendre dans un établissement médical.
1987 : les deux parents peuvent exercer l’autorité parentale
Ce n’est plus le père qui prend les décisions concernant son enfant, mais les deux parents, même en cas de divorce. L’époux n’est plus le « chef de famille » depuis 1970.
2002 : une femme peut donner son nom de famille à ses enfants
Auparavant, seul le nom du père pouvait être transmis aux enfants. Désormais, il est possible de donner celui de la mère ou les deux.
2003 : fin de l’interdiction de porter des pantalons
En 1800, une loi interdisait le travestissement des femmes, et donc de revêtir un pantalon. Bien qu’elle ne fût plus appliquée depuis longtemps, il a fallu attendre plus de 200 ans pour qu’elle soit abrogée.
2014 : la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes est adoptée
Cette loi garantit une égalité professionnelle, une lutte renforcée contre les violences faites aux femmes, une meilleure parité dans tous les domaines de la vie privée, professionnelle et politique.
Où en est-on aujourd’hui ?
La période où une femme mariée ne pouvait disposer comme elle le souhaitait de son salaire est bien révolue en France. D’après un classement, la France se situe à la 17e place des pays respectant le mieux l’égalité hommes-femmes. En matière de santé, d’éducation, la France est dans les premières places. En revanche, c’est au niveau de l’égalité du salaire que la France pèche : pour un même travail, une femme touche en moyenne près de 7 000 euros de moins par an qu’un homme. Des progrès restent à faire pour rendre la société encore plus égalitaire.