En France, 1 salarié sur 3 a été victime de discrimination au travail. En Europe, la situation n’est pas meilleure : en Allemagne, les personnes issues de l’immigration n’occupent que 7 % des emplois dans l’administration publique, alors que les personnes issues de l’immigration et les étrangers représentent près de 25 % de la population allemande globale.
Conscientes de problèmes liées aux discriminations sur les origines ethniques, la religion et les identités de chacun, les entreprises essayent de promouvoir des initiatives en direction de leurs employés et vers l’ensemble de la société.
Quelles sont les bonnes pratiques pour promouvoir la diversité dans les entreprises ? Quel est leur niveau d’efficacité ? Quelles sont les similitudes et différences franco-allemandes ?
Le documentaire La diversité en entreprise, regards croisés franco-allemands, réalisé par France Fraternités avec le soutien du Fonds citoyen franco-allemand et la participation de l’Ufuq.de, tente de répondre à ces questions fondamentales, avec l’appui de quatre experts français et allemands.
Intervenants du film :
Géraldine Plénier, Directrice Générale de la Fondation Mozaïk
Meret Scheidemann, Consultante Senior ACI Consulting
Nils Hackstein, Référent diversité Réseau IQ
Xavier Desmaison, Président du groupe Antidox
« Tu viens d’où ? De Bretagne ?
Non mais, tu viens d’où VRAIMENT ?
De Bénodet ! Mais tes parents, ils viennent d’où ? »
Cette question, posée régulièrement aux personnes issues de l’immigration, parfois juste après une rencontre, peut paraître anodine. Elle est pourtant un exemple de racisme, le plus souvent inconscient. Le questionnement sur leurs origines affecte plus qu’on ne les croit ces personnes. Il leur donnent le sentiment d’être étrangères, insinuent qu’elles n’ont pas leur place ici. Il freine leur intégration dans la société, et notamment dans le monde du travail.
La loi protège contre les discriminations. Mais, pour lutter contre les « micro agressions » et les idées reçues, les formations qui permettent de déconstruire les préjugés sont des initiatives souvent nécessaires en entreprise.
L’intégration des étrangers et des personnes issues de l’immigration est pourtant un besoin. Outre les motivations éthiques ou les avantages économiques pour les entreprises qui ont un recrutement inclusif, il s’agit d’une nécessité pour les pays afin de faire face aux pénuries de main-d’œuvre. Ainsi, l’Allemagne doit recruter 400 000 immigrants qualifiés par an pour limiter l’impact du vieillissement de sa population. En France, plus d’un travailleur sur dix est immigré.
En Allemagne, le réseau IQ, « Intégration par la Qualification », travaille à l’intégration des étrangers et des personnes issues de l’immigration en Allemagne. Découverte de cette structure publique et de la “willkommenskultur”, la culture de l’accueil
En France comme en Allemagne, différents dispositifs ont été mis en place pour améliorer l’intégration des personnes issues de l’immigration sur le lieu de travail. En France, l’expérimentation du CV anonyme a permis d’atténuer les biais du recruteur dans le processus d’embauche, mais celui-ci a peu de succès en Allemagne.
Pour lutter contre les discriminations à l’embauche, les entreprises peuvent-elles se passer du CV ? C’est plutôt difficile, mais beaucoup s’appuient sur les compétences douces, les « soft skills » .
Inciter les services publics à recruter 10 % de candidats habitants dans les « Quartiers Politique de la Ville », valoriser les parcours de réussite, voilà quelques autres pistes à explorer pour lutter contre les discriminations en entreprise.
Les responsabilités en matière de lutte contre les discriminations n’incombent pas aux seules entreprises. Mais aussi aux politiques publiques, à même de changer les réglementations.
Le documentaire La diversité en entreprise, regards croisés franco-allemands est à découvrir en intégralité ici en Version allemande ici