Jean-Michel Décugis : La radicalisation n’est pas apparue en 2013 à Lunel. Ce qu’il faut savoir c’est que la ville, située entre Nîmes et Montpellier, est devenue dans les années 80/90 une plaque tournante du trafic de drogue qui focalisait, alors, toutes les attentions. A l’époque tout le monde était très content que les religieux aillent à la rencontre des populations et règlent leurs problèmes ; de toxicomanie, d’échec scolaire etc. A Lunel, ces missions très importantes, de santé publique, d’éducation, ont été déléguées, abandonnées en ce qui concerne la communauté issue de l’immigration maghrébine, de confession musulmane, aux figures locales du mouvement tabligh, (un courant ultra rigoriste né en Inde, ndlr), qui était à ce moment là en charge de la salle de prière. Ce n’est donc pas un hasard si on a constaté dès lors un repli identitaire et religieux.
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