Valorisation de soi
L’Ifop a confronté les sondés à une dizaine d’énoncés complotistes, allant de la négation du réchauffement climatique à la «théorie du grand remplacement», une thèse imaginant une stratégie volontaire de substitution de la population française «de souche» par les immigrés extra-européens (un Français sur deux est plutôt d’accord ou tout à fait d’accord), en passant par la «théorie des chemtrails», selon laquelle les traînées blanches créées par le passage des avions dans le ciel sont composées de produits chimiques délibérément répandues dans l’air pour empoisonner les populations à des buts de manipulation (20% des personnes interrogées souscrivent à cette idée).
L’institut a d’abord demandé aux sondés s’ils avaient entendu parler de ces théories, puis s’ils y adhèrent et à quel degré (plutôt, tout à fait, pas du tout etc.). Il a ensuite comparé les résultats à des critères de classification des personnes interrogées : âge, profession, niveau d’études, lieu d’habitation, proximité politique et vote à la dernière présidentielle (à noter que le vote Asselineau n’a pas été compté à cause du manque de personnes sondées qui faisaient partie de ses sympathisants), le sentiment de valorisation de soi (pour voir s’il y a un lien entre considération personnelle et adhésion au complotisme, comme on pourrait attribuer à d’autres ses propres frustrations), les moyens qu’ils utilisent habituellement pour s’informer… partant du principe que les personnes qui comprennent mal l’environnement dans lequel elles évoluent ont une tendance plus prononcée à minimiser le poids du hasard dans la marche des événements. Au final, seuls les critères d’âge (plus on est jeune, plus est susceptible de verser dans le complotisme) et d’appartenance politique (plus on vote aux extrêmes, plus on est sensible) apparaissent concluants.