Utiliser le terme « privilège blanc » au nom de l’antiracisme, c’est faire un énorme cadeau à l’extrême droite et aux polémistes de la France rance. Ceux qui agitent la peur du « grand remplacement » auprès des populations blanches qui vivent au bord de la précarité, dans des zones économiquement sinistrées, loin des services publics, et qui ne se sentent pas du tout privilégiées. C’est faciliter la tâche de tous ceux qui se servent de la misère sociale comme arme de propagande raciste.
Utiliser le terme « privilège blanc » au nom de l’antiracisme, c’est faire le jeu de l’identitarisme, qui oppose les clans communautaristes au bloc nationaliste raciste. C’est sortir du nécessaire combat républicain contre le racisme pour tomber dans l’essentialisme qui réduit des femmes et des hommes à la couleur de leur peau.
Utiliser le terme « privilège blanc » au nom de l’antiracisme, c’est donner raison à ceux qui se plaignent du « racisme anti-Blancs », autre concept fallacieux des débats identitaristes. Oui, il y a des personnes de couleur qui sont racistes envers les Blancs. Non, il n’y a pas de discriminations systémiques contre les Blancs.
Réalité française
Le racisme est une réalité française. Les discriminations raciales systémiques sont connues. Elles traversent toutes les classes sociales et tous les secteurs de la société française. Elles sont une profonde injustice contre les personnes qui en sont victimes. Elles sont une atteinte insupportable aux principes républicains de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.
Appréhender le racisme par le biais d’un prétendu privilège blanc, c’est prendre le problème à l’envers. On ne fait pas reculer le racisme en tentant de culpabiliser individuellement et collectivement les Blancs. C’est le même contresens que commet cette partie de la gauche tombée dans le communautarisme victimaire quand elle organise la lutte antiraciste par la « non-mixité raciale ». Un terme qui heurte mon cœur de métisse.
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