Laïcité : comment les enfants la perçoivent-ils ?

Concernant la parole et les mots, les répondants sont unanimes à considérer que toute propagande est à proscrire (« Pour moi, la laïcité est l’interdiction de dire que sa religion est la meilleure et que les autres sont nuls »), mais sont partagés sur l’idée qu’on puisse converser, sans prosélytisme, de religion à l’école. Un quart des élèves répond négativement, un autre quart positivement tandis que la moitié restante élabore une casuistique fine en fonction :

  • des lieux : « On peut pas trop en parler dans la cour, mais en classe on peut » ;
  • des personnes : « tu peux parler de ta religion à tes amis ou à des gens à qui tu peux faire confiance » ;
  • des circonstances : « des fois oui, des fois non parce que ça peut blessé des personnes mais des fois oui pour mieux connaître la personne ».

Il semble que, dans leur grande majorité, les élèves aient intégré ce que Stéphanie Hennette-Vauchez et Vincent Valentin qualifient de « nouvelle laïcité », qui, depuis le début des années 2000, cherche à étendre l’obligation de neutralité convictionnelle à l’ensemble de la société et non plus seulement à l’État.