« Des réponses différenciées » selon l’origine présumée des demandeurs, voire « pas de réponse du tout ». La Fondation Abbé-Pierre alerte, dans une étude publiée mardi 21 mars, sur le non-respect du droit à l’information et les discriminations raciales dans le logement social.
Article par l’Agence France Presse publié sur le site franceinfotv.fr, le 2103 2023
Pour déterminer si les guichets d’enregistrement dédiés aux demandes de logement social font œuvre de discrimination raciale, la Fondation s’est prêtée à une expérience. Deux candidates, dont les prénoms et noms suggèrent « pour l’une, une origine française et pour l’autre, une origine d’Afrique de l’Ouest », ont adressé des courriels à 1 875 bailleurs, soit près des deux tiers des guichets officiels en France.
Deux constats émergent : d’une part, seule la moitié des guichets répondent aux sollicitations des fausses candidates, « ce qui interroge sur l’accès à l’information dans le service public et donc sur sa qualité », estime Pauline Portefaix, chargée d’études au sein de la Fondation. D’autre part, seulement près d’un quart des guichets (24,2%) « répondent positivement et de manière similaire aux demandes d’information des deux candidates ».
Des réponses différentes selon l’origine présumée
Parmi les guichets qui apportent des réponses aux deux candidates, « 23,5% formulent des réponses différenciées à des demandes équivalentes » : une partie « oriente de façon différente les deux candidates, en défaveur de celle présumée d’origine africaine », d’autres « accompagnent plus intensément la candidate présumée d’origine française », et quelques-uns « ajoutent des informations démotivantes pour la candidate présumée d’origine africaine seulement ».
« Certes, le phénomène n’est pas massif », tempère Pauline Portefaix. « Ces discriminations sont minoritaires par rapport à celles relevées dans le parc privé, mais elles sont néanmoins significatives », insiste-t-elle. « Toutes les formes de discriminations raciales quand il s’agit particulièrement du droit fondamental d’accéder à un logement, sont proprement insupportables et inacceptables », a réagi auprès de l’AFP le ministre délégué au Logement, Olivier Klein.